30 oct. 2008

pourquoi des puzzles



Pourquoi lui proposer de jouer avec des puzzles?

Effectuer un puzzle c'est assembler des pièces afin de produire un tout significatif. Ce jeu calme qui demande courage et persévérance stimule la pensée de l'enfant et l'aide a élaborer ses premiers raisonnements. L'enfant va développer, au cours des différentes étapes du jeu, tout un ensemble de compétences:

- La dextérité, surtout chez les plus petits au travers des jeux d'emboitements.
- La représentation spatiale, grâce a la manipulation des pièces et de leurs assemblages
- La perception visuelle, au travers l'analyse des formes, des couleurs, des dessins
- La capacité a émettre des hypothèses, faire des choix sur le placements des pièces a partir d'indices
- La capacité a mettre en place le principe de classification (ranger, trier, ordonner par couleur, par forme) ayant pour objectif final de résoudre un problème de manière plus efficace et plus rapidement.

Le puzzle est un très bon support éducatif, il développe de manière implicite toute la logique nécessaire dans la réalisation de futures taches mathématiques.

27 oct. 2008

L'estime de soi et la protection contre l'échec


L'estime de soi, est partagée entre la volonté d'avoir une image de soi la plus exacte possible et la volonté de garder une image de soi positive. C'est dans ce but que l'enfant va mettre en place tout un ensemble de mécanismes de protection face a l'échec.

On verra un enfant s'attribuer seulement la responsabilité de ses réussites, et se déresponsabiliser de ses échecs. Il arrive parfois qu'un enfant se sachant en difficulté, se mette dans une position appelée auto-handicap, il crée lui même une situation défavorable a sa réussite. En effet suite a son échec inévitable l'enfant pourra se décharger sur une cause externe et sa performance ne pourra donc pas être directement mise en cause. D'autre stratégies comme les comparaisons jouent un rôle important. L'enfant attribuera les bonnes notes de ses camarades a leur capacités hors du commun et se mettra en avant en se comparant aux camarades ayant eu de moins bons résultats. Enfin dans les cas les plus extrêmes, l'enfant n'accordera plus aucune importance a l'école (ou a certaines matières) et renoncera a mettre en place des stratégies correctives. Toutes ses protections face a l'échec ne feront qu'aggraver la situation dans laquelle se trouve l'enfant en difficulté.

Chez les plus jeunes le concept de Soi se construit a travers le regard de l'adulte il importe donc de lui renvoyer une image positive et ceux quelque soit ses résultats. « Même si son travail n'est pas satisfaisant, l'enfant doit être traité et se percevoir comme une personne de valeur afin d'éviter qu'il adopte des conduites d'auto-protection contre-productive. » D.MARTINOT

Attention cependant a ne pas créer une estime de soi trop élevée chez l'enfant, ce qui pourrait l'amener a se surévaluer, a se fixer des objectifs qu'il ne pourrait atteindre.

Pour en savoir plus:
M.C. TOCZEK, D.MARTINOT, le défi éducatif des situation pour réussir, édition Armand Colin
association canadienne pour la santé mentale
Organisme ESTIME DE SOI

Le Cancre

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur


Jacques PRÉVERT, Paroles (1945)

26 oct. 2008

La politesse: un lien sociale


La politesse (ou le savoir-vivre) est constitué d'un ensemble de code et de règles établies par la société. A chaque situation sociale, existe une modalité de conduite. "Bonjour" lorsqu'on identifie quelqu'un, "merci" pour montrer que l'on apprécie son offre, "s'il vous plait" pour respecter ses possessions et territoires... L'ensemble de ces rituels permettent de faciliter les relations avec autrui. Ils changent en fonction des époques et des cultures mais se retrouvent dans chaque civilisation et c'est ce caractère universel qui démontre son importance. Par ailleurs, il est a noter que ces rituels sont symboliques et n'impliquent en rien nos réels sentiments, d'où l'assimilation parfois a une forme d'hypocrisie. Ils permettent cependant une unité et une solidarité au sein du groupe dans lequel on se trouve et facilitent ainsi l'intégration sociale.

Ces règles peuvent se regrouper selon Dominique Picard professeur de psychologie sociale a l'Université de Paris 13, dans 4 principes fondamentaux:

- L'équilibre, régulateur du lien social, vise a légitimer tout ce qui favorise l'harmonie dans les relations (la réciprocité, la modération, la bonne distance..)
- La sociabilité, renvoie aux valeurs qui permettent d'entretenir la relation (la convivialité, l'attention aux autres...)
- Le respect d'autrui, conditionne et implique tous les modes de relations aux individus ( tact, considération...), a leurs territoires (discrétion, retenue...) et aux situations (tenue adaptée au contexte...)
- Le respect de soi,
montrer a travers la considération que l'on se porte la façon dont on souhaite que les autres nous traitent et dont on est prêt a les traiter. Afin que l'enfant connaisse les différentes règles utilisées pour vivre en société, il semble indispensable de les lui apprendre.

L'imitation étant l'un des principaux outils d'apprentissage utilisé par l'enfant, l'adulte se doit de respecter ces règles. Les premières formes de politesse apprises par l'enfant seront donc issues dans un premier temps, du modèle présenté par les parents. Enfin, la politesse ne s'apprenant pas comme une poésie il est important de faire comprendre a l'enfant ces mécanismes a partir d'expérience vécues.

Pour en savoir plus:

article D.Picard
D.PICARD, Pourquoi la politesse? le savoir-vivre contre l'incivilité, Le Seuil,2007

24 oct. 2008

L'ennui au service de l'enfant


Sachons apprivoiser l'ennui plutôt que de l'éviter.

Aujourd'hui, les enfants n'ont plus le droit de s'ennuyer... Les activités s'enchainent les une après les autres et l'enfant n'a plus le temps de se retrouver seul a ne rien faire. Cependant, un trop plein d'activité a pour conséquence d'épuiser l'enfant.


L'ennui analysé comme un déficit d'activité est pourtant particulièrement riche en terme d'occupation, en effet s'ennuyer c'est: rêver, imaginer, découvrir le monde qui nous entoure. L'ennui est source de création et d'invention et les pensées suffisent a meubler l'ennui.

Ces moments privilégiés ou l'enfant se retrouve seuls avec lui-même sont indispensables pour la construction de sa personnalité. Le travail psychique effectué pendant ce temps contribue au processus de maturation, c'est un moment ou il apprend, peu a peu, a se détacher de la présence de ses parents et chemine vers une certaine autonomie.

« Face a l'ennui, il ne sert a rien d'aller au-devant du désir des enfants. Cela leur évite précisément de se poser la question de ce qu'ils désirent, question fondamentale pour exister en tant que personne a part entière. » Roger Tebou

Pour en savoir plus:

R. TEBOUL, Je m'ennuie !, Louis Audibert, 2003.

23 oct. 2008

Une autorite durable: l'engagement

Les punitions et les récompenses sont très souvent utilisées par les parents lorsqu'il s'agit de faire obéir son enfant. Cependant il a été démontré que ces pratiques étaient efficaces sur le moment mais ne fonctionnaient pas sur le long terme. Nous allons voir au cours d'une expérience de Jonathan Freedman, comment procéder pour faire en sorte que l'enfant accepte de suivre les conduites que nous leur enseignons.

Expérience du jouet interdit:

Freedman cherche a savoir s'il est possible d'empêcher un enfant de 7 a 9 ans de jouer avec un jouet séduisant. Pour cela il décidé de tester deux groupes d'enfants et d'analyser les résultats sur deux périodes bien distinctes, la première sur le moment et la seconde six semaines plus tard.
Freedman place le groupe d'enfant dans une salle comportant 5 jouets dont un robot bien plus attrayant que les autres jouets.
  • Pour le groupe 1, il précise aux enfants qu'il est interdit de jouer avec le robot et que s'ils désobéissent ils seront sévèrement punis. Il quitte la pièce et observe la réaction des enfants a travers un miroir sans teint. Sur 22 enfants testés 21 ne touchent pas au robot en l'absence de Freedman. Six semaines plus tard, ces même enfants furent placés dans une pièce avec les 5 même jouets, mais cette fois ci les enfants étaient libres de jouer avec tous les jouets. 77% des enfants ont choisi de jouer avec le robot.
  • Pour le groupe 2, il avertit de ne pas jouer avec le robot en son absence en expliquant que ce n'est pas bien. A travers le miroir sans teint, il observe un résultat identique au premier groupe 21 enfants sur 22 ne touchent pas au robot. La différence apparut six semaines plus tard lorsque les enfants avaient la permission de jouer avec l'ensemble des jouets, la plus part ont évité de toucher au robot.
Ces résultats pour le moins surprenant s'expliquent par le fait que l'enfant ai pu choisir son comportement sans menace ni promesse. Pour un effet durable l'enfant doit s'engager, se sentir personnellement responsable de son action c'est pourquoi la notion de liberté est primordiale. Un enfant ne touchant pas au robot pour des causes externes, récompense ou punition, ne s'engage pas mais se soumet. Or la soumission ne s'effectue qu'en présence de l'autorité concerné d'où des résultats d'obéissance momentanés.

L'enfant doit être acteur de son comportement, libre de toutes pressions extérieures pour assimiler une conduite enseignée. C'est maintenant aux parents de trouver la motivation suffisante pour changer le comportement initial et faire en sorte que l'enfant se sente responsable de ce nouveau comportement.

Pour en savoir plus:

Robert Cialdini, Influence et Manipulation comprendre et maitriser les techniques de persuasion, edition First

http://www.risc.cnrs.fr/pdf/SH_197_manipulation.pdf

21 oct. 2008

La prise de risque


Prendre des risques c'est quoi?

" prendre des risques, c'est vouloir dépasser ses possibilités, ses ressources, qu'elles soient affectives, psychologiques, énergétiques ou cognitives. Prendre des risques, c'est ne pas maitriser l'issue de l'action dans laquelle on s'engage et qui peut altérer l'intégralité physique mais aussi l'image de soi par rapport a soi et aux autres. La prise de risque dépasse l'acceptation du déséquilibre, de la chute possible. Prendre des risques, c'est donc se remettre en cause, aller a la recherche de l'inconnu, jouer avec ses limites, et c'est aussi se montrer aux autres plus fort plus courageux... ""

guide de l'enseignant tome 1 édition revus EPS

Pourquoi laisser son enfant prendre des risques?


Lors du jeu, les enfants veulent et ont besoin de prendre des risques, sauter, tourner, se balancer. Toutes ces activités motrices sont très recherchées par l'enfant. C'est a travers cette recherche que l'enfant vas découvrir et s'approprier le milieu dans lequel il évolue. La prise de risque va favoriser chez l'enfant de nombreuse compétences:
- une motricité de locomotion et de posture,
- l'acquisition et la maitrise de l'équilibre,
- le contrôle de ses émotions
- l'acceptation d'éventuels échecs
- la perception du danger...

L'adulte pourra aider l'enfant dans ses actions en l'aidant a évaluer le risque et en s'assurant que les risques encourus ne sont pas dangereux pour l'intégrité physique de l'enfant. Il faut anticiper et aménager le milieu mais laisser agir l'enfant afin de lui permettre de prendre conscience de la portée de ses actions.
"éduquer au risque c'est impliquer les enfants dans la recherche de leur propre sécurité"

Pour en savoir plus:
B.JEU: "Le sport, l'émotion. l'espace" Paris-vigot
PLANTET: "le risque dans les pratiques éducatives" Dunod

20 oct. 2008

Le cirque


En quoi la pratique du cirque est-elle intéressante pour l'enfant?

"le cirque permet a l'élève de s'inscrire dans une démarche artistique particulière ou l'exploit physique est avant tout au service d'un projet collectif. L'action individuel est au service de ce que l'on veut montrer." Mme Merillon.

Les arts du cirque comprennent 4 grandes disciplines:
- la jonglerie (balles, foulard, massue, diabolo...)
- l'acrobatie (pyramide, saut de main, trampoline...)
- l'équilibre (boule, fil, monocycle, rolla bolla...)
- le jeu d'acteur (travail du clown, du mine...)

Cette activité très riche sur le plan de la motricité, ne privilégie aucun public an particulier, et chaque enfant pourra mettre en avant de nouvelles acquisitions techniques. Ludique et variée, elle permettra a l'enfant de développer:
- des capacités physiques: force, souplesse, équilibre, adresse...
- des capacités perceptives: informations visuelles, auditives, kinesthésiques
- des capacités affectives en tant qu'artiste: contrôle de ses émotions dans la prise de risque, dans l'interprétation de son numéro (accepter le regard d'autrui, concentration)
- des capacités de communication, de coopération et d'adaptation

Constituant un très bon support pédagogique, de plus en plus d'écoles s'investissent dans des projets artistiques portant sur les arts du Cirque. Ces derniers font un lien parfait entre les pratiques sociales et scolaires et participent a l'acquisition d'une culture visant a développer les capacités physiques, cognitives, affectives et relationnelles.

Liens:
Le cirque plume
Fédération Française des Ecoles de Cirque

15 oct. 2008

la phobie scolaire



La phobie scolaire, décrite comme une peur irraisonnée d'aller a l'école, se retrouve chez 5% des enfants et adolescents.
Ses symptômes sont considérés, la plus part du temps, comme des caprices, et se manifestent par des réactions physiques comme des pleurs, des cris, mais également des vomissements ou des maux de tête. L'enfant au moment d'aller a l'école manifeste une réaction d'angoisse intense, et se calme instantanément des qu'il n'est plus confronté a ce départ. Il tentera de rationaliser sa phobie en trouvant des explications basées sur le comportement de la maitresse ou celui des copains. Les raisons invoquées peuvent alors sembler banales mais pour l'enfant il s'agit d'un stress majeur.
Il a par ailleurs été constaté que l'enfant ne rechigne pas a travailler a la maison et fait même parfois preuve d'hyperinvestissement.
Cette pathologie trop souvent ignorée est pourtant a prendre en charge le plus tôt possible.
Une fois la phobie décelée, il faudra aider l'enfant a extérioriser ses angoisses et a désapprendre des réflexes anxiogènes a l'aide d'un thérapeute cognitivo-comportementaliste (recherche la modification du comportement de l'enfant afin de lui permettre de se libérer rapidement des symptômes qui le font souffrir).
Des situations a éviter:
- Les cours par correspondances qui ne font qu'éviter le problème.
- Les changements d'écoles qui ne font que déplacer le problème.

Pour en savoir plus
-C.ANDRE et MUZO, Petites angoisses et grosses phobies, Seuil, 2005
-P.COFFIGNEAU et J.PALAZZOLO, Des maux du corps aux maux de l'ame, Ellebore, collection champs ouverts, Paris, 2005